Apple a récemment annoncé une augmentation de 10% des redevances pour la musique disponible en spatial audio, une mesure qui aura des conséquences négatives pour certains acteurs de la filière, en particulier les labels indépendants et leurs artistes.
Ce mécanisme de bonification de la rémunération tel qu’exposé dans la presse sera moins accessible aux indépendants. Cela peut s'expliquer par les coûts initiaux liés à l'enregistrement de nouveaux titres et au remixage d'un répertoire déjà publié. Certains peuvent également choisir de ne pas avoir recours à ce format par simple choix créatif. Le « pot commun » des redevances étant limité, cette augmentation des redevances se traduira inévitablement par une diminution des revenus pour ceux qui ne peuvent pas y accéder, à commencer par les indépendants.
IMPALA se félicite des initiatives permettant de contribuer au débat sur la réforme du streaming musical. Toutefois, il n’est pas acceptable que la modification introduite par Apple ait un impact sur la répartition des revenus. Si nous comprenons que l’amélioration de l’offre sonore réponde à un désir de satisfaire les fans, cela ne devrait pas se traduire par une pénalisation des titres qui ne sont pas publiés dans un format spécifique.
IMPALA invite Apple à discuter d'autres solutions plutôt que d'introduire unilatéralement des changements significatifs qui auraient pour conséquence de réorienter une part des revenus des indépendants vers les acteurs leaders du marché. Une concertation s’impose compte tenu de la position d'Apple et des majors dans le paysage du streaming, puisque cette modification affecterait de manière disproportionnée les artistes émergents et moins diffusés, les genres de niche, les marchés plus petits et les langues moins répandues. Cette évolution va à l'encontre des recommandations d'IMPALA en matière de streaming, qui cherchent au contraire à augmenter les revenus globaux et à mettre fin à la dilution, ainsi qu'à promouvoir la diversité musicale au sein de l'écosystème digital.
Helen Smith, directrice d’IMPALA, explique : « Nous soutenons les initiatives des services visant à capitaliser de manière juste sur la qualité du son. L'invitation que nous adressons à Apple vise à chercher d'autres moyens d'y parvenir plutôt que d’en faire un levier de réforme du streaming musical. Nous attendons avec impatience la réunion de notre conseil d'administration le mois prochain dans les locaux emblématiques d'Apple à Battersea, à Londres. Nous souhaitons à nouveau promouvoir notre plan en 10 points visant à réformer les modèles actuels de répartition des redevances, afin de garantir l'équité et la durabilité pour tous les artistes, d'accélérer les revenus et de promouvoir une plus grande diversité de talents émergents. Notre plan reconnaît également le potentiel commercial inexploité des petits marchés, en particulier en Europe, et propose des initiatives pour libérer ce potentiel et promouvoir la diversité culturelle et linguistique dans le paysage du streaming. »
Mark Kitcatt, président du groupe de travail d’IMPALA sur la réforme du streaming et dirigeant d’Everlasting Records et de Popstock Distribuciones, ajoute : « Les changements apportés au modèle du streaming sont aujourd'hui imposés par les plateformes qui dominent le paysage. IMPALA a entamé cette discussion il y a trois ans et, si nous apprécions les efforts déployés par Apple pour améliorer la qualité du son, nous aimerions explorer d'autres moyens d'y parvenir. À nos yeux, cette modification ne répond pas à un souci de modifier la répartition des revenus. Si Apple reste déterminé à ajuster celle-ci, explorons ensemble d'autres options. »
Retrouvez le communiqué en anglais sur le site d’IMPALA :